Entre sommets et vallées
Bonjour à tous,Notre dernier post se clôturait au bord d'un petit lac artificiel où nous avons passé notre première nuit en Grèce. De là, nous nous dirigeons vers les gorges de Vikos et les villages du Zagori. Il s'agit d’un des canyons les plus profonds au monde. Il ne faut pas avoir le vertige avec les points de vue surplombent 400 voire 500 mètres de vide. Parmi les paysages qui nous ont été donnés de voir, les gorges de Vikos sont dans notre top trois. Nous profitons de la région pour faire plusieurs randonnées. Les vues sous tous les angles sont bonnes à prendre. Les petits villages sont remplis de charme. Cependant, la région est connue pour ses ours. Pauline a un peu la frousse... Elle demande conseil à sa sœur Hélène qui habite au nord des États Unis. Elle lui conseille de faire du bruit, et tout se passera bien. Jasper aurait sûrement préféré qu'on ne dise rien... Pauline a passé le reste du séjour à chanter n'importe quelles chansons d'enfance ou à crier « I'm not a big chicken » à intervalle régulier.
Après les gorges, nous prenons la direction du parc national de Tzoumerka où nous faisons d'autres belles randonnées. Cette région est superbe pour ses temples gravés dans la roche, ses montagnes et ses cascades. Jasper en profite pour faire une grande randonnée en solitaire où il marche 25 kilomètres d'un sommet à l'autre, sur le fil des crêtes, en admirant les paysages et le jeu des nuages. Heureusement, aucun ours n'était dans le coin... Après, nous nous arrêtons chez Napoléon qui possède un des plus vieux ‘kafeneion’, un traditionnel salon de café grec. C'est la cinquième génération qui se passe le commerce de père en fils. L'atmosphère y est chaleureuse et accueillante. Du parc national de Tzoumerka nous passons à la région d'Aspropotamos, qui est aussi composée de superbes chaînes de montagnes. Malheureusement, la région a été frappée par de grosses inondations en septembre. Les rivières ont ravagé les routes dans la vallée et nous avons aussi constatés énormément de glissements de terrain. C'est un spectacle impressionnant et désolant.
Nous finissons par sortir de ces montagnes et tombons directement sur les fameuses Météores. Sacrée attraction touristique ! C'est en effet magnifique et surprenant, mais rempli de touristes arrivant autocar après autocar. Nous y passons la journée et fuyons directement la foule. Il faut croire qu'après sept mois sur les routes, nous sommes devenus des ermites. Après ces quelques semaines de voyage, l'envie de rencontrer de nouvelles personnes se fait sentir. Nous nous connectons au site Workaway, où nous avions déjà trouvé le projet sous les oliviers avec Elisa et Claudio. Nous voyons un jeune couple de Belges qui ont l'air d'avoir besoin d'un coup de main. En route pour le Golfe Pagasétique !
Malheureusement, nous ne les rencontrerons jamais. Nous n'avions pas réalisé que les inondations de septembre ont aussi fait d'importants dégâts dans toute cette zone. L'eau est venue des hauteurs bordant le Golfe pour s'y déverser, ravageant toutes les villes et petits villages sur son passage et créant des sillons sur les montagnes. En plus, l'eau du Golfe est devenue polluée et les plages sont jonchées de déchets. Les habitants sont désolés. La situation politique et économique du pays ne rassure pas les Grecs quant à l'aide qui sera apportée. Néanmoins, nous avons témoigné de beaucoup d'entraide locale. C'est aussi une région touristique où des étrangers achètent des maisons comme résidence secondaire. Nous avons rencontré un autrichien, Andreas, affligé par la situation de son village. Il s'est alors chargé de collecter des fonds dans son pays. Une spécificité à connaître des personnes nées en Grèce est qu'elles sont toujours prêtes à aider, mais elles acceptent difficilement une aide étrangère. Il y a une certaine honte à accepter l'aide d'un touriste. Il s'agit ici d'une généralisation mais nous avons constaté cela à plusieurs reprises, et des Grecs nous ont confirmé cette croyance. L'aide de cet Autrichien a donc d'abord été refusée. Il a fallu qu’Andreas passe par le prêtre du village pour qu'il gère la distribution des sous avec les habitants. Nous avons reçu toutes ces informations lors d'une soirée gracieusement offerte passée au restaurant avec Andreas. Merci Andreas ! Voilà une nouvelle belle rencontre !
Dans tout ce foutoir où les routes sont boueuses et/ou effondrées, les maisons tombent dans l'eau et les voitures sont dans la mer, Gary fait un drôle de bruit... Merde... Nous nous dirigeons vers le garage le plus proche. On dirait que c'est un problème de transmission. Ils nous demandent de revenir le lendemain pour avoir plus de place pour installer le camping-car. Nous contactons déjà Touring Assurance sachant qu'ils mettent toujours très longtemps à réagir... Nous retournons au garage dès le matin mais coupure d'électricité, nous devons revenir le lendemain. Argh ! Finalement, ils prennent le temps de se mettre sous le camping-car et de démonter notre transmission. Le verdict tombe, il faut changer le roulement. Mais on ne vient pas justement de changer le roulement quand on était à Agen ?! Bah si... Mais faut le refaire. Ils nous demandent de garder le camping-car pour quelques jours, le temps de commander la pièce et de remonter tout ça.
Nous préparons nos vélos et nos sacs à dos pour se rendre dans le petit village le plus proche et trouver un hôtel. Touring nous assure qu'ils nous rembourseront tout mais qu'il est préférable que nous nous chargions nous-même de trouver un endroit où loger. Grave erreur... Qui va trouver un hôtel ou B&B dans une région ravagée par les inondations ?! On se rend au café du village pour parler avec les gens et trouver une solution. Bah non, ça aussi c'est fermé et inondé ! Le stress s'installe... Nous trouvons finalement une crêperie tenue par Marie-France, installée en Grèce depuis 40 ans. Elle connaît tous les voisins et nous trouve une chambre. Une autre spécificité du pays à connaître, c'est que les paiements en black règnent. Nous trouvons donc une chambre en catastrophe mais le propriétaire refuse de nous faire une facture. Ça craint pour l'assurance qui nous confirme que sans facture, pas de remboursement ! Nous y passons une nuit et le lendemain nous roulons à vélo un peu plus loin et tombons sur des appartements à louer en bord de mer tenus par Lia. Nous y passons cinq superbes nuits. La vue est incroyable, il y a même un bain !!! Ça rassemble à des vacances, non ? Lia nous appelle depuis la terrasse pour attirer notre attention sur un groupe de dauphins au loin dans le Golfe. C'est magique.
Je vous passe l'histoire de la voiture de remplacement que nous avons dû aller chercher à Volos (une heure de route) avec la voiture de Lia qui nous l'a simplement prêté. Quand je vous disais que les Grecs sont toujours prêts à aider. Oui, la propriétaire de l’hôtel nous a prêté sa voiture pour faire en tout deux heures de route sans nous demander rien en échange, pas même des sous. Lorsque nous avons quitté son établissement, elle nous a pris dans ses bras et nous a dit que c'était un privilège de nous avoir rencontré. Nous avons l'impression que c'était surtout l'inverse... Comme quoi, un malheur nous a apporté beaucoup de bonheur et de belles rencontres. Bon, et du stress aussi... Une semaine après le début de ce bruit suspect, nous reprenons la route avec notre Gary et on décide de prendre le large. Il y a un projet près de Patras. Un couple de Grecs, Andreas et Peggy, vivent en autonomie avec leur fille Dimitra dans une caravane sur leur terrain où ils ont un potager, des poules et plein d'arbres. Ça nous parle vachement ! Et par chance, ils ont accepté notre venue.
En chemin vers Patras, nous découvrons les Hot Springs de Thermopylae. C’est une source d’eau chaude qui sort de la montagne a une température avoisinant les 40 degrés. L’endroit est réputé pour avoir hébergé la bataille entre les Spartiates et les Perses. Pour ceux qui ont vu le film 300, nous avons pris un bon bain chaud, quoique malodorant, à l’endroit même ou cette bataille historique a eu lieu. De cet endroit relaxant, nous montons un peu plus haut dans les montagnes pour faire une balade dans le parc Pavliani. Il y a une randonnée à faire avec des enfants remplie de jeux, de balançoires et de beaux points de vue. Nous n’avons pas d’enfants mais nous avons Pauline ! Avec un bain et une pleine de jeux, elle a cru que c’était son anniversaire. Mais trêve de plaisanterie, une superbe expérience nous attend a Patras. « Pauline descend de cette balançoire, il est temps de reprendre la route ! »
Ce post est rédigé le 14/12/23 par Pauline dans le camping-car. La suite directe de nos aventures est à lire dans le post suivant. Suspens !
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